25 octobre 2012

Travailler le bois

Depuis la fin du printemps, j'ai tenté d'apprendre à travailler le bois à l'aide d'outils manuels et à partir de bois frais. Ce fut un plaisir dès le départ pour moi, malgré toutes les difficultés: aiguisage des lames, problème de sèchage, technique. Ce précieux contact avec les arbres me plaît énormément, me fait beaucoup de bien. Encore une fois, je me rapproche de mes ancêtres d'il y a longtemps. Depuis l'avènement des outils motorisés, on travaille le bois principalement sec, puisque nous l'achetons d'un fournisseur.

Travailler le bois lorsqu'il est frais est beaucoup plus facile, car selon l'essence, il peut se couper très facilement, ce qui rend l'activité moins dure sur les muscles. Par exemple, le peuplier faux-tremble (populus tremuloides) est un bois assez mou et peu résistant, ça se coupe comme du beurre. Étonnamment, l'érable argenté (acer saccharinum) se travaille assez facilement pour un érable, il se classe dans les érables tendres. C'est un plaisir pour moi de le travailler, quoiqu'il demande un peu plus de force.

Vous qui connaissez le nerprun cathartique (rhamnus cathartica), cet arbuste très envahissant, saviez-vous que son bois est d'une couleur superbe et d'une solidité étonnante? Il a par contre la mauvaise tendance à avoir un peu trop de noeuds dans son bois. Voici un maillet que je me suis fabriqué avec son bois:


Je l'utilise régulièrement pour marteler ma hache sur le bois que je fend et ce marteau se porte à merveille. Au départ je pensais préparer ce marteau à partir du bois de l'ostryer de virginie (ostrya virginiana), qui est extrêmement dur, mais pourquoi pas utiliser cet arbuste qui nous emmerde un peu partout à Montréal?

Pour en revenir au bois que je tente de sculpter, après avoir fait des recherches et des tas de tentatives, j'ai réussi à aiguiser mes outils pour les rendre assez tranchants pour bien travailler le bois. C'est assez important, sans quoi le bois se coupe mal et a une mauvaise apparence, style écrasé au lieu de coupé. Fallait ensuite se pratiquer avec les outils pour tenter de faire différentes formes. C'est l'aspect le plus difficile, le dessin de la forme et son exécution. La technique finit par se prendre avec l'expérience, mais je suis toujours à mes débuts.


De gauche à droite: cuillère en érable à giguère (acer negundo),
tasse kuksa et cuillère en érable argenté

La petite cuillère s'annonçait bien jusqu'à ce que je coupe trop loin avec ma hache et massacre le bol. Je commence à bien maîtriser le couteau 'croche' qui sert à évider les bols, ne reste qu'à pratiquer les formes pour en arriver à un beau produit. J'ai bien hâte d'être en mesure d'offrir à mon fils sa première cuillère en bois, sculptée par les mains de son papa.


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