20 mai 2009

Région de Portneuf, juillet 2007

Nous avions prévu notre départ pour le jeudi 19 juillet. C'était le déluge à Montréal et il y avait de la pluie et des orages dans la région de Deschambault, alors on a pris la décision de partir le lendemain, le 20, pluie ou non.

Jour 1: Déjà un problème!
Destination: Chez mon amie et ancienne collègue de travail Colette et son mari Ghislain, à Saint-Adelphe

Notre départ officiel se faisait à Deschambault. Le temps de s'y rendre en auto, il pleuvait beaucoup puis, un coup arrivés et le temps de préparer nos vélos avec notre équipement, on espérait que c'était pour se calmer un peu... Finalement, vers 14h00, on a eu un petit répit ; on en a profité pour notre départ. La pluie s'est remise de la partie ; il pleuvait tellement qu'on pouvait tordre nos bas tellement ils étaient mouillés! Nous suivions la route 363 pour passer par Saint-Marc-des-Carrières, Saint-Casimir et Saint-Ubalde et ensuite bifurquer par la région de la Mauricie pour se rendre à Saint-Adelphe.

Arrêt à Saint-Casimir sous la pluie

On avait à peine passé le cap du 10 km que je commençais déjà à éprouver quelques problèmes avec mon dérailleur ; sur 21 vitesses, je réussissais à peine à obtenir ma 15e. Comme on pédalait sur du plat, vous pouvez vous imaginer que je pédalais un peu dans le beurre! Comme on avait prévu se rendre à Saint-Raymond le lendemain et qu'une boutique vélo s'y trouve, il était donc de mise que j'y fasse un arrêt. Finalement, au bout du 20e km, je ne pouvais plus pédaler qu'en première vitesse, je commençais à trouver le temps long un peu... Et puis la première montée s'est pointée: le coup de grâce! Mon dérailleur s'est tordu et a été tout droit dans ma roue arrière. Je connais maintenant ce qu'est la sensation d'avoir une roue bloquée en pédalant : vivement les réflexes rapides! Évidemment, la chaîne n'a pas résisté (elle était neuve de la veille, soit dit en passant) et je ne pouvais même plus avancer en marchant à côté du vélo, ni même reculer. Le dérailleur était tellement coincé que j'avais beau forcer pour le décoincer de la roue, je n'y arrivais pas. J'ai donc eu assez de misère à tasser le vélo sur le bord du fossé (il y a quand même tout près de 60 lbs de charge juste sur le support arrière du vélo!). Luc avait une bonne longueur d'avance en avant de moi et quand il est venu me joindre, il voyait mon vélo couché sur le côté ; il a compris que j'avais terminé de pédaler pour la journée... Il a réussi à décoincer le dérailleur et on a donc continué notre chemin en marchant.

On venait à peine d'entrer dans la région de Saint-Ubalde et il y avait environ 11 km qui nous séparaient du village. On a donc traversé un long boisé (3 km, ça paraît bien long quand on marche à côté d'un vélo sur lequel on était supposé rouler!), longé des champs de pommes de terre à perte de vue et puis, au bout de 2 heures de marche, 8 km de foulées et une pluie qui ne cessait de tomber, on a croisé un hôtel avec un téléphone public. Vite, il faut appeler Colette! Il était 18h00, déjà. Le temps de lui dire que j'avais un bris mécanique et qu'on ne pouvait se rendre ce soir-là, son mari installait déjà sa remorque derrière son Jeep pour venir nous chercher. Il nous restait à peine 10 km avant de se rendre chez eux peut-être...

Total de la journée: 32 km


Nous avions prévu camper sur le terrain de Colette et Ghislain, mais il pleuvait encore en début de soirée et ils avaient déjà préparé leur coup : ils nous avaient préparé une chambre pour qu'on puisse dormir confortablement au sec! Nous avons été reçus comme dans un gîte du passant (B&B) 5 étoiles, je vous le jure! Colette a concocté un délicieux souper, on a pu prendre une bonne douche et le lendemain matin, après un super déjeuner, Ghislain nous a amenés à une boutique de vélo à Saint-Tite pour que je puisse faire changer mon dérailleur et réparer ma chaîne. Si vous êtes à vélo dans la région et que vous devez faire un ajustement ou une réparation sur votre bécane, je vous recommande Jacques Desaulniers Bicycles. Il a fait la réparation en peu de temps et de façon très efficace. Et on vous remercie encore une fois, chère Colette et cher Ghislain, parce que vous nous avez permis de poursuivre notre voyage sans tracas!

Jour 2: Tout ce qui monte redescend
Destination: Saint-Raymond


Champs à Saint-Adelphe

Notre départ de Saint-Adelphe s'est fait sous un soleil magnifique. Nous avions planifié de retourner vers la 363 pour monter jusqu'à la route Rousseau ; nous sommes donc passés par Montauban-Les-Mines, Notre-Dame-de-Montauban et Montauban, pour nous rendre par la suite à Rivière-à-Pierre. Notre journée s'est profilée assez rapidement : on montait une côte pour ensuite bien la redescendre... pour mieux remonter la suivante! Ça nous rappelait un peu notre cyclo-camping dans les Cantons-de-l'Est d'il y a deux ans.

Une côte parmi tant d'autres

Rivière Batiscan

On a longé la rivière Batiscan presque tout le long du trajet sur la Rousseau (route 367), la journée était chaude mais le vent était présent : doux pour ne pas nous nuire mais juste assez frais pour nous rafraîchir. Route sur laquelle on n'a pas croisé beaucoup d'autos et dont les âmes des petits villages se faisaient bien discrètes, on a pu descendre à la rivière pour nous rafraîchir un peu. Notre arrivée à Rivière-à-Pierre, vers les 18h00, signifiait la fin du pédalage sur route pour au moins 24 heures et l'heure de pause pour notre souper. Accompagnés des mouches qui semblaient nous apprécier grandement, on a mangé notre spaghetti avec grand appétit : nous avions déjà 47 km bien pédalés et une trentaine d'autres nous séparaient de Saint-Raymond.

L'heure du lunch

À 19h00, nous reprenions la route sur nos montures, mais par la piste Jacques-Cartier / Portneuf cette fois. Aménagée sur un ancien chemin de fer, cette piste cyclable de 68 km en poussière de pierre, qui relie le village de Rivière-à-Pierre à Shannon, a une dénivellation maximum de 3 %. Il est écrit à propos de cette piste que c'est un sentier unique riche en lacs, rivières et montagnes... Il n'y a rien de plus vrai! Au fur et à mesure que nous avancions, le jour cédait la place au crépuscule. Droit devant, la forêt et la piste s'assombrissaient, mais quand on regardait derrière nous, le coucher de soleil était magnifique.

Coucher de soleil

Nous avons à peine croisé cinq personnes en une heure et demie, puis pour le reste du trajet, nous avons été escortés par les lucioles et quelques chauves-souris ! – Pour les plus craintifs, sachez que l'idée que les chauves-souris sont dangereuses ou qu'elles s'agrippent à nos cheveux est fausse. Leur alimentation se compose essentiellement de moustiques, c'est donc une alliée hors-pair puis les ultrasons qu'elles émettent font en sorte qu'elles évitent les obstacles, dont les plus dangereux dont on fait partie pour elles! – On a même croisé un chevreuil qui a évidemment vite détalé en nous apercevant.

On a aussi dû contourner un obstacle de taille : un conifère est tombé sur la piste et nous n'avions d'autre choix que de le contourner en passant dans le sous-bois. Imaginez-nous avec les vélos, chargés comme des mulets, nous faufiler à travers branches et troncs d'arbres! Les derniers 10 km de la journée ont été pédalés à la noirceur totale, le quartier de lune nous éclairait à peine. Personnellement, j'ai adoré cette portion de la journée (depuis Rivière-à-Pierre) : le calme de la tombée de la nuit en plein milieu de nulle part faisait en sorte qu'il n'y avait que le moment présent, la routine était loin derrière... Génial!

Douce nuit

On comptait se rendre sur un site de camping pour la nuit, mais quand on est arrivé à Saint-Raymond, il était déjà 22h00. Le stationnement de la ville pour les cyclistes voulant aller sur cette piste cyclable comprend un grand terrain gazonné avec quelques arbres et le plus grand voisin de ce terrain est une scierie (qui est sans doute fermée les fins de semaine...) alors on a décidé de piquer notre tente sur ce terrain. En moins de 15 minutes, les vélos étaient déchargés, la tente était montée et nous étions couchés.

Total de la journée : 68 km


Jour 3: Retour à la civilisation
Destination: Vieux-Québec


Lever près du moulin à scie

Notre lever s'est fait sous un ciel d'azur. Notre campement a semblé passer inaperçu et on a vu quelques mordus de vélo seulement après s'être installés pour déjeuner ; on avait alors déjà levé notre camp. Après un déjeuner pas trop extraordinaire (ce matin-là, n'importe quel déjeuner n'aurait été aussi extraordinaire que celui de la veille, chez Colette), on a enfourché nos vélos sans avoir encore trop de douleurs aux muscles fessiers. De retour sur la piste Jacques-Cartier / Portneuf, donc, et une trentaine de kilomètres nous séparant alors de l'arrivée à Shannon, ville à partir de laquelle nous emprunterions par la suite la piste cyclable “Le corridor des cheminots” qui elle, nous mènerait à la ville de Québec.

Des bleuets!

Nous n'avions pas encore quitté le secteur de Saint-Raymond quand Luc a aperçu LE fruit, celui-là devant lequel il ne peut résister : tout plein de petits bleuets! Ils étaient petits mais sucrés, tellement bons... On comprend maintenant pourquoi un panier de bleuets frais du Lac coûte si cher. Ça prend une patience d'ange pour cueillir cette petite baie! Nous reprenions notre route une heure plus tard, avec 500 ml de bleuets fraîchement cueillis. Après avoir pris une courte pause à la Station touristique Duchesnay, dans la MRC de la Jacques-Cartier, nous sommes finalement arrivés au KM 0 de la piste Jacques-Cartier / Portneuf. Le Corridor des cheminots y faisait suite et nous reprenions graduellement contact avec la civilisation... Tout un choc après 2 jours de totale solitude sur une route d'arrière-pays. Ce corridor est une piste large et asphaltée, ce qui permet à cyclistes, piétons et amateurs de patins à roues alignées de se dégourdir les jambes tout en se côtoyant. Nous avons ainsi croisé les villes de Val-Bélair, Loretteville et Charlesbourg et plus nous approchions de Québec, plus nous avions une vue superbe sur la ville de Québec!

Québec, nous voilà!

Arrivés dans le Vieux-Québec, nous avions décidé qu'on s'offrait le luxe d'une nuit en hôtel. Après une bonne douche, on a été souper... puis on est sorti du Vieux-Québec pour aller à la microbrasserie La Barberie. Vous savez déjà que les montées sont plutôt TRÈS raides pour se rendre au V-Q (qu'on a réussi à escalader en pédalant, même chargés ! On a dû passer pour des maniaques...) Notre bière nous a détendu, mais la fatigue musculaire se faisait sentir en retournant vers l'hôtel!

La Côte de la Fabrique, vous avez dit?

On a été sur la Terrasse Dufferin avant d'aller dormir, question de digérer toute la boustifaille de la soirée. Évidemment, le Château Frontenac montrait toute sa splendeur sous les lumières noctures, mais c'est un vrai chantier juste devant : des fouilles archéologiques sont en cours afin de trouver des reliques de l'histoire de la Ville de Québec et pour montrer les fondations du Château et tout ça dans le but du 400e de la Ville de Québec de l'an prochain. Heureusement que la majeure partie de la terrasse est intacte, on a pu profiter de la vue panoramique sur le fleuve.

Total de la journée: 83 km


Jour 4: Long fleuve tranquille
Destination : Retour à notre point de départ, Deschambault

Après une bonne nuit de sommeil, notre quatrième et dernière journée de ballade s'est annoncée sous un ciel bleu, encore une fois. Nous avons rejoint la Basse-ville par la Côte De la Montagne. Je me permets de vous dire que mes freins sentaient le chauffé en bas de la côte! Nous sommes donc arrivés près du fleuve pour ensuite le longer toute la journée. Cette journée s'annonçait la plus chaude des quatre, nous étions bien contents d'avoir la fraîcheur du fleuve...

Sur la Terrasse Dufferin

Nous avons croisé Sillery, Sainte-Foy puis Cap-Rouge avant de joindre le Chemin du Roy. En arrivant au Chemin du Roy, on avait une côte de 15 % à descendre! Après avoir pédalé sur du plat et faux plat pendant près de 15 km, elle s'est pointée : celle-là qu'on croyait avoir échappé, qui sans s'annoncer s'est présentée à nous après une longue courbe ombragée par de grands arbres matures dont le feuillage camouflait le guet append.
Eh oui, il fallait remonter ce que nous avions descendu plus tôt! Mais les efforts furent récompensés : nous nous sommes trouvés à rouler sur du faux-plat descendant presque tout le reste du trajet. Le Chemin se trouve à joindre la 138 dans la dernière portion de Saint-Augustin-de-Desmaurres, ce qui implique donc que nous roulions sur l'accotement asphalté de la route (bande cyclable) ; les limites de vitesse sont souvent à 90 km/h mais heureusement, les automobilistes sont généralement courtois et semblent bien accepter de partager la route avec nous.
Soit dit en passant, la réputation des belles maisons ancestrales sur le Chemin du Roy n'est plus à faire et on en a croisé plusieurs, toutes aussi magnifiques les unes que les autres. Les points de vue sur le fleuve sont extraordinaires également, alors que de l'autre côté de la route on ne voit que des champs à perte de vue avec quelques petits bois ça et là. Autre beau secteur à faire sur deux roues!
Neuville, Donnaconna, Cap-Santé et Portneuf ont défilé et Deschambault s'est finalement pointé. De retour à notre point de départ à 19h00, le soleil descendait doucement et les paysages semblaient dorés à cause de ce dernier.

À quelques coups de pédale de l'arrivée

Total de la journée: 88 km
Total de la randonnée: 271 km


Dans notre plan initial, nous avions prévu nous rendre à l'Île-D'Orléans pour une journée, ce qui nous donnait une randonnée de cinq jours, mais comme notre départ s'est fait une journée plus tard, nous avons décidé de reporter l'Île à une fin de semaine au mois d'août. Pour en avoir déjà fait le tour, on sait que ce sera un pur plaisir d'y retourner! Pour les plus curieux d'entre vous, on estime que le total de la randonnée aurait été environ de 350 km (quitter Québec, faire le tour de l'Île puis retourner vers Québec pour poursuivre le trajet jusqu'à Deschambault).

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